Ce site est dédié au génie bâtisseur de nos ancêtres.
Avertissement préalable : le présent site est peut-être un plat de briques un peu "lourd à digérer" pour un non passionné. Si vous souhaitez simplement découvrir le patrimoine architectural de Toulouse, rendez-vous sur la version allégée qui n'en reprend que l'essentiel : https://toulouseetlabrique.wordpress.com/. Par contre si vous souhaitez approfondir un peu le sujet, c'est bien ici que ça se passe.
NOUVEAU : Croiriez-vous que Toulouse possède des dizaines et des dizaines de portes et portails Renaissance, plus encore de types de fenêtres différents également de la Renaissance, toutes et tous magnifiquement décorés ? Parce que la richesse du patrimine toulousain est assez méconnue, et pour soutenir la candidature de la Ville à l'UNESCO, j'ai réalisé en marge du présent site quelques pages web sur des thèmes ciblés, de l'époque romane à la Renaissance : Voici pourquoi Toulouse mériterait d'être classée à l'UNESCO.
Toulouse est connue en France comme « la ville rose », un surnom devenu un hommage à la brique de terre cuite qui fait sa chair depuis l'Antiquité. La brique a offert à la ville un riche patrimoine architectural que je vous propose d'explorer ici avec de nombreuses photos.
Parce que la pierre manquait dans la région, Toulouse a noué au cours des siècles une relation particulière avec la brique. Le format peu courant de cette brique, hérité de ses origines romaines, a donné naissance à une architecture originale, riche et diverse, qui s'est bâtie en parallèle d'une histoire tumultueuse et non moins riche.
Ainsi la basilique Saint-Sernin, l'un des deux plus grands édifices romans d'Europe, a-t-elle été bâtie à l'époque où Raymond IV, comte de Toulouse, allait mener la première croisade au nom du pape pour conquérir la lointaine Jérusalem et où les foules de pèlerins se pressaient sur les chemins de Compostelle. Cela fait plus de neuf siècles.
Autre trésor de brique, l'austère autant que spectaculaire couvent des Jacobins symbolise le fait que c'est à Toulouse que l'ordre dominicain vit le jour en 1215, alors que saint Dominique sillonnait la région pour contrer l'influence croissante du catharisme et ramener les croyants dans le giron de l'église catholique. Cette histoire se termina par une autre croisade, douloureuse, à l'encontre des comtes de Toulouse cette fois, et la création en 1229 d'une des plus vieilles universités du monde occidental.
Toulouse ne livre pas toutes ses richesses au premier coup d'oeil, lorsque la mode de la teinture bleue du pastel fit au XVIème siècle de la ville un des grands centres internationaux du négoce et la dota de marchands extrêmement riches, c'est cachés dans le secret de cours intérieures que se bâtirent quelques-uns des plus beaux hôtels particuliers d'Europe.
Cette courte énumération n'est qu'un échantillon de ce que la brique a apporté à l'architecture toulousaine, vous verrez sur ce site qu'il y a encore bien plus à connaître.
En 2014, le maire de la ville a lancé la démarche d'une candidature de Toulouse à un classement UNESCO à échéance de quelques années (10 à 15 ans selon un consensus). Il visait là un classement plus ambitieux que ceux qui concernent déjà la basilique Saint-Sernin, l'hôtel Dieu-Saint-Jacques (tous deux au titre des chemins de Compostelle en France) et le canal du Midi.
Faire acte de candidature à l'UNESCO... certains pourraient penser que c'est pour Toulouse une ambition déraisonnable ou un moyen de se faire de la pub. On cite parfois à charge ce commentaire de Montalembert dans une lettre célèbre écrite à Victor Hugo : « Toulouse m'a paru être la métropole et comme la patrie du vandalisme »... il parlait bien sûr du vandalisme institutionnel (municipalité, Etat, Armée, parfois l'Eglise elle-même...) qui a causé en France la mutilation ou la destruction de tant de monuments.
Ne garder de lui que ces mots, c'est en oublier d'autres plus flatteurs qui montraient combien Montalembert appréciait Toulouse, et oublier surtout que de ces atteintes au patrimoine dont il dresse la liste, un bon nombre n'étaient heureusement pas définitives et ont été corrigées avec bonheur au cours du XXème siècle, et continuent à l'être au XXIème.
C'est pour ce patrimoine désormais largement restauré que le guide vert Michelin classe le Vieux Toulouse 3 étoiles (le maximum). 3 étoiles également, individuellement cette fois, pour Saint-Sernin, l'église des Jacobins, l'hôtel d'Assézat... une telle densité architecturale et historique est plutôt rare, même à l'étranger.
Or cette richesse est souvent mal connue et sous-estimée, il est vrai que la Ville n'a pas encore achevé son travail de valorisation : Saint-Sernin a longtemps été au milieu d'un parking, les Jacobins sont au fond d'une impasse peu attrayante, des hôtels particuliers parmi les plus beaux sont fermés au public et noirs de pollution (hôtel de Bernuy, hôtel de Bagis...). Le potentiel architectural et culturel est là mais il reste à travailler la mise en valeur, et le touriste ou le Toulousain n'a pas actuellement les moyens de l'appréhender facilement s'il ne s'est pas dûment informé au préalable. Gageons cependant que la dynamique impulsée par ce projet de classement à l'UNESCO changera tout cela pour le mieux.
Et à vrai dire c'est dans le cadre de cette dynamique UNESCO que je me suis décidé à apporter mon écot modeste à ce vaste projet, sous la forme de ce site internet dont l'ambition est de vous faire découvrir ou redécouvrir les richesses et la diversité du patrimoine en brique de la vieille ville historique. Une diversité qui différencie Toulouse d'autres belles villes de brique telles qu'Albi, Sienne ou Lübeck.
J'ai essayé d'organiser ce site en fonction des principaux usages architecturaux ou culturels de la brique, ou plutôt devrais-je dire de la terre cuite, tels qu'on les rencontre à Toulouse. Vous retrouverez ces thèmes dans le menu de navigation vertical sur la gauche de l'écran.
Malgré son nom ce site n'est pourtant pas un panorama complet de la brique à Toulouse : je me suis sauf exception limité à l'hyper-centre, dont le bâti est constitué de brique presque sans discontinuité. Les quelques incursions que je fais dans les faubourgs restent marginales.
Ce site n'est pas non plus un guide touristique. Certains hauts lieux du patrimoine toulousain n'y sont pas abordés, tel le canal du Midi, sans parler évidemment de la Cité de l'espace ou des usines Airbus. Quant aux musées je ne m'étends pas sur leurs collections.
Ce site enfin n'est pas l'oeuvre d'un historien, et malgré le soin que j'y ai apporté il est susceptible de recéler quelques erreurs ou approximations (rares j'espère). Merci de bien vouloir les excuser si vous en relevez, et de me prévenir !
Pour une vue aérienne globale du centre-ville avec ses principaux sites et monuments, cliquez sur la photo ci-dessous (tirée de Bing maps) :
Ce plan de 1631, dont le nord est situé à gauche, permet de comprendre l'articulation de la ville ancienne dont on dit qu'elle avait une forme de coeur. Le lobe de droite (au sud) représente la Cité, la ville ancienne dans son périmètre de l'antiquité romaine : c'est là que l'on trouvait le quartier des marchands et plus au sud celui des parlementaires. Le lobe de gauche (au nord) représente le Bourg, extension créée au Moyen âge autour de l'abbatiale Saint-Sernin, où florissaient les couvents ainsi que les collèges de l'Université. La pointe du "coeur", en bas (à l'ouest), accueillait sur la rive gauche de la Garonne les quartiers pauvres et les hôpitaux dont on souhaitait éloigner les occupants du reste de la ville.
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