Au milieu du XIIème siècle les bourgeois de la ville obtinrent des concessions du comte de Toulouse pour juger les litiges commerciaux. Très vite ils surent ajouter d'autres prérogatives à leur charge jusqu'à devenir les gestionnaires de l'ensemble des affaires municipales, connus sous le nom de "capitouls".
Mais si la renommée des capitouls n'est plus à faire, on sait moins qu'au XVème siècle un nouveau pouvoir s'installa à Toulouse et contraria plus souvent qu'à son tour les desseins des édiles municipaux : le Parlement de Toulouse. C'est ainsi que noblesse de robe (les parlementaires) et noblesse de cloche (les capitouls) devinrent des rivales jusqu'à la Révolution qui mit fin aux deux institutions.
La robe des capitouls était rouge et noire (et blanche), couleurs reprises par le Stade toulousain en référence à ces derniers :
Et voici la robe du Président au Parlement Jean-Etienne Duranti. Il y a comme un air de ressemblance avec celle des capitouls, ne trouvez-vous pas ?
Malgré cette rivalité entre ces deux pouvoirs, il y avait parfois une certaine consanguinité... ainsi Jean-Etienne Duranti fut-il également capitoul tout en étant avocat, avant de devenir premier président au Parlement. Et il fut loin d'être le seul car une fois anoblis par leur charge, les capitouls - y compris ceux issus de familles de marchands - convoitaient souvent pour eux-mêmes ou leurs enfants une charge au Parlement... certainement le nec plus ultra pour la bonne société de cette capitale provinciale qu'était Toulouse.
Parfois c'était la religion qui alimentait cette rivalité : en 1562 par exemple le Parlement, catholique, chassa les capitouls de l'année, tous protestants. Parmi ces derniers se trouvait Pierre d'Assézat, qui dut fuir la ville pour sauver sa vie.
Le siège du pouvoir municipal est situé au même emplacement depuis 1190, le bâtiment actuel comporte des éléments du XVIème siècle, du début du XVIIème siècle, et sa monumentale façade de brique, de pierre et de marbre date de 1760. Sa décoration intérieure a été conçue à la fin du XIXème siècle comme un vaste programme destiné à mettre en scène l'histoire de la ville.
On ne peut explorer l'hôtel de ville sans aborder le rôle des capitouls, consuls chargés par les comtes de Toulouse d'administrer la ville. C'est le comte Alphonse Jourdain qui en 1147 créa le premier conseil de capitouls. Au cours de leur longue histoire (de 1147 jusqu'à la Révolution, soit près de 650 ans) leurs prérogatives varièrent. Leur nombre aussi même s'il finit par se fixer à huit, chacun représentant un des huit capitoulats de la ville (sortes d'arrondissements avant l'heure). Petits nobles, hommes de lois ou marchands, les capitouls étaient élus pour un an. Aux attributions habituelles des consuls et échevins des autres villes, les capitouls ajoutaient l'exercice de la police et celui de la justice civile et criminelle (sauf appel au parlement). Ils finirent par gagner en 1495 une de leurs plus anciennes luttes : celle de la reconnaissance officielle de leur noblesse par le parlement. En 1516 François Ier confirma ces privilèges avant qu'Henri II ne consacre officiellement en 1547 l'ensemble des libertés toulousaines dont "l'anoblissement de capitoulz".
Note : selon le contexte le terme "capitoulat" peut représenter soit l'institution, le chapitre dont les capitouls sont membres, soit l'un des quartiers de la ville, chacun représenté par un capitoul.
Les capitouls administraient la ville mais représentaient également leur capitoulat (ici au sens de "quartier") lors des processions, ils en arboraient les couleurs à ces occasions : la Daurade en vert et blanc, la Pierre Saint-Géraud en noir, Saint-Étienne en violet, la Dalbade en incarnat, le Pont-Vieux en orange, Saint-Sernin en jaune, Saint-Pierre des Cuisines en bleu et Saint-Barthélémy en amarante.
Dès 1189 ils devinrent indépendants du comte qui ne garda dès lors sur la ville que le droit de frapper monnaie et de lever des troupes, formant ainsi une sorte de république en ce temps-là fort semblable à ses consoeurs italiennes. En 1190 le chapitre des capitouls se fixa à l'emplacement de l'actuel Capitole, à la frontière de la Cité (la vieille ville bâtie sur son emprise romaine) et du Bourg (le nouveau quartier autour de Saint-Sernin) et loin du siège du pouvoir comtal situé au sud de la Cité. Au XIIIème siècle la croisade contre les cathares mit fin à cette relative indépendance : avec l'extinction de la lignée des comtes en 1271 le pouvoir royal récupèra la ville ainsi qu'il était prévu dès le traité de Meaux-Paris de 1229, et créa les prémices de ce qui allait devenir au siècle suivant la province de Languedoc. A titre anecdotique notons que Toulouse ne fut pas rattachée immédiatement à la France, mais que pendant quelques années le roi porta la double couronne de France et de Toulouse. Beaucoup plus tard Louis XIV ressuscitera le titre de Comte de Toulouse pour un de ses bâtards, mais il restera simplement honorifique.
Devenir capitoul conférait un état de dignité assorti de divers privilèges. Parmi ceux-ci, citons sans être exhaustif le droit de n'être pas mis à mort ni torturé en cas de condamnation (bien qu'il y eût quelques exceptions au fil des siècles), des exemptions fiscales, des avantages en nature très variés (torches, confitures, cire, sel...), mais surtout des privilèges honorifiques fort prisés comme le costume, et le droit d'image dont découlèrent les portraits et les miniatures des Annales... il arrivait qu'en cas de condamnation les portraits fussent effacés, et même repeints en cas de réhabilitation ! Enfin le graal fut atteint au XVIème siècle avec le droit d'accéder à la noblesse pour les capitouls qui n'étaient pas déjà nobles.
Dès la mort de Raymond VII en 1249 et l'intégration progressive de la ville au Royaume, les capitouls furent confrontés à une récurrente remise en cause de leurs droits et prérogatives par les autorités royales (notamment le viguier pour la justice et le sénéchal pour l'administration), puis également par le Parlement une fois celui-ci créé. L'image qu'ils donnaient d'eux-mêmes, de leur institution et de leurs coutumes était donc d'une importance vitale, ainsi que tout ce qui pouvait légitimer leur rôle.
C'est dans ce contexte que les capitouls décidèrent dès la fin du XIIIème siècle de tenir des Annales manuscrites de la ville, une collection de 12 gros registres sur parchemin dans lesquels ont été écrits les récits des événements notables survenus chaque année, accompagnés d'enluminures, dont les portraits des capitouls. Malgré un autodafé lors de la période révolutionnaire qui en fit disparaître un grand nombre, elles constituent une collection unique en Europe (voir cet aperçu sur flickr)
Pour exemple, ci-dessous : Livre I des annales (1295-1532), chronique 112. Les portraits des capitouls de l'année 1412-1413 et La cour de la vierge Marie ou La vierge à la pomme. « Grande scène à trente figures. La Vierge, en robe d'or et manteau bleu doublé de rose pâle, dune draperie tourmentée, porte sur ses genoux l'enfant Jésus habillé de vert et tient une pomme de la main droite... » [E. Roschach, Les douze livres de l'histoire de Toulouse]. Sous la représentation de la Vierge, sont représentées les armes de Toulouse tenues par deux anges nimbés d'or : le château Narbonnais, à gauche, et l'église Saint-Sernin, à droite, l'agneau pascal, en dessous, un semis de fleurs de lis surmonte ces derniers. Les douze capitouls sont représentés agenouillés, en deux rang de six, tournés vers la Vierge, en prière. Derrière chacun d'eux, un saint (soit un apôtre, soit leur saint patron), se tient debout. Les uns ont la main posée sur l'épaule du capitoul, d'autres sur leur tête. Les capitouls de la rangée de droite sont :Bertrand de Gaillac, Hugues de Najac, Jean Garaud, Jean Ysalguier, Jean de Mayrignac, Jean de Puybusque ; ceux de gauche : Bernard Dahus, Gaillard Boys, Jean Dejean alias Blasini, Jean de Varagne, Raymond de Prignac, Guillaume Pierre Pagèze. Les armoiries des capitouls sont peintes dans des oriflammes ; quant à celle des deux personnages situés dans les bords droit et gauche du parchemin, elles, sont peintes dans des écus. Ces deux hommes, Pierre Flamenc et Jean de Recaud, sont les trésoriers de la ville, respectivement de la cité et du bourg.
Copyright Archives municipales de Toulouse.
A la Renaissance le capitoulat prétendait tenir son ancienneté de l'antiquité romaine et de l'empereur Théodose. Derrière cette légende (puisque le capitoulat ne fut créé "que" en 1147), il s'agissait pour l'institution de revendiquer une légitimité plus ancienne que celle des rois de France afin de donner plus de poids à ses revendications. On renoua alors avec la Palladia Tolosa des poètes latins Martial, Ausone et Sidoine Apollinaire, la Toulouse antique placée sous le patronage de la déesse Pallas-Athéna (Minerve) présentée comme protectrice des sciences et des arts. En 1522 l'hôtel de ville de capitulum (chapitre) devint Capitolium (Capitole), traduisant la volonté d'imiter Rome et ses références antiques. Tout d'abord contestée par les agents royaux, cette obstination à glorifier l'institution finit à la longue par porter ses fruits : Au XVIIIème siècle le roi Louis XV écrivait "Lesdits capitouls de Toulouse acquièrent par leur charge, pour eux et pour leurs descendants, le droit de noblesse. Ils ont joui de tout temps de de ce droit, même avant l'union du comté de Toulouse à la Couronne et cette noblesse est si ancienne qu'on n'en connaît pas l'origine."
Dans cette lutte d'influence où l'image avait toute son importance, la déesse Pallas devint symboliquement la personnification de la ville. On la retrouve représentée dans les peintures ou illustrations édilitaires de l'époque.
Destiné à la salle des conseils, ce tableau de Jacques Boulbène (1594-95) représente la Providence, l'Honneur et la Vigilance et célèbre les vertus morales des capitouls dans un langage volontairement cryptique alors très apprécié des élites. Allégories, emblèmes et citations grecques et latines subliment l'ambition intellectuelle des magistrats et leur glorieux héritage antique, rappelant par la culture savante leur rang privilégié. La Providence, chouette sur l'épaule, incarne Pallas-Athéna, protectrice de la Palladia Tolosa :
Placé devant la salle des conseils, cet autre tableau attribué à Arnaut Arnaut (vers 1570) s'intitule "Les Quatre fonctions du capitoulat toulousain". Les allégories illustrent les charges que les capitouls assuraient : la justice municipale avec l'épée et la balance, les réparations et travaux publics avec un pic, une truelle et une portion de muraille, l'administration des hôpitaux avec une chapelle et les attributs des pèlerins de Saint-Jacques, ainsi que la police des métiers, avec des instruments de mesure. A leurs pieds, des poids et mesures évoquent la réglementation et la surveillance du commerce :
Souvent en concurrence sociale avec les parlementaires installés à Toulouse à partir de 1443, lesquels n'hésitaient pas à casser les arrêtés municipaux quand ça leur chantait, les capitouls finirent en 1750 par donner corps à une vieille idée qui les travaillait depuis longtemps : doter leur maison commune d'une façade monumentale propre à rehausser leur prestige et à en imposer à leurs rivaux du Parlement. Il s'agissait là d'un effort inaccoutumé pour des capitouls dont le court mandat d'un an ne les encourageait habituellement pas à se lancer dans des projets à long terme. La façade fut élevée de 1750 à 1760 par Guillaume Cammas, elle unifiait en apparence des bâtiments restés disparates derrière elle (eux-mêmes remaniés ultérieurement).
Pour la place du Capitole elle-même, l'opposition des parlementaires à son dégagement fit que les capitouls durent aller quérir directement l'accord du roi en lui promettant une place royale avec sa statue au milieu... cela ne se passa pas tout à fait comme prévu et prit plus de temps qu'espéré, mais au bout du compte le Capitole et sa place forment un ensemble architectural plus grandiose et prestigieux que tout ce que le Parlement - pourtant plus puissant - aura pu léguer au patrimoine de la ville.
Plusieurs statues surmontent le Capitole, représentant la Justice et la Force au-dessus du fronton, Clémence Isaure et Pallas à gauche, et la Tragédie et la Comédie à droite au-dessus du théâtre qui occupe un bon tiers du bâtiment.
Sous le fronton 8 colonnes en marbre incarnat symbolisent les 8 capitouls qui administraient la ville :
Le sceau de la République Française sur le fronton triangulaire n'est en place que depuis 1871, à l'origine il s'y trouvait une effigie de louis XV, puis diverses effigies ou devises en fonction des régimes ayant dirigé le pays :
Le nom de "Capitole" adopté au XVIème siècle pour l'hôtel de ville de Toulouse fait bien entendu implicitement référence à la colline de Rome appelée Capitolium en latin (et donc Capitole en français), symbole du pouvoir romain. Les capitouls, édiles de Toulouse depuis le Moyen âge jusqu'à la Révolution, formaient un conseil de consuls, un chapitre dit capitulum. De capitulum à capitolium il n'y a pas loin, un pas vite franchi pour d'évidentes raisons de prestige et ce d'autant plus aisément que le mot "chapitre" en occitan se dit "capítol". Ce dernier mot est d'ailleurs également à l'origine du nom "capitoul", lequel est plus ancien que le nom "Capitole" dans le contexte toulousain.
Notons également que le superbe marbre rose pâle utilisé pour les colonnes et le pourtour de l'horloge vient des carrières languedociennes de Caunes de Minervois, il fut précédemment abondamment utilisé à Versailles. Au moment d'achever la façade du Capitole, les capitouls faillirent reculer devant le coût de ces colonnes et suggérèrent de les faire plutôt en brique. Pour sauver cet élément essentiel de sa façade il fallut que l'architecte Guillaume Cammas flatte éhontément leur vanité, disant à propos de la brique et des capitouls : «[...] une matière vile et commune qui ne peut décemment convenir à l'image de ceux qui soutiennent le trône » (et voilà comment j'en viens à dénigrer la brique sur un site censé lui rendre hommage... )
Les décorations des balcons qui courent le long de la façade sont des blasons de capitouls forgés par le maître ferronnier Bernard Ortet, ceux-ci furent sauvés par chance lors de la Révolution française (rappelons que les capitouls étaient anoblis et donc des cibles toutes désignées pour les révolutionnaires) : les blasons en place furent détruits mais ceux des anciens capitouls, remisés dans les combles du Capitole, échappèrent à l'ire des révolutionnaires et ornent maintenant la façade. Celle-ci est également décorée de mascarons inspirés notamment de la mythologie grecque. En voici quelques-uns :
Dans la cour centrale, appelée cour Henri IV, se trouvent les plus vieux éléments architecturaux du bâtiment (rassurez-vous l'avion sur la photo n'était là que temporairement pour une exposition sur Saint-Exupéry) :
On doit le portail oriental au ciseau de Nicolas Bachelier (1546), le "maître de la Renaissance" à Toulouse. La déesse Pallas est entourée de deux figures féminines, l'une portant un bâton avec la croix du Languedoc (à l'origine Bachelier avait sculpté une chouette sur ce bâton), l'autre brandissant une couronne de lauriers et une branche fleurie :
La représentation de Pallas (autre nom de Minerve, ou Athéna) illustre le fait que l'empereur Domitien (entre les années 51 et 96 de notre ère) donna à la ville le titre de Palladia Tolosa car elle était réputée dans le monde romain pour la qualité de son enseignement, la plaçant ainsi sous la protection de Pallas-Athéna, déesse de la sagesse. De nos jours il arrive encore que Toulouse soit désignée par les érudits comme "la cité palladienne" :
Le haut du portail a été sculpté par Geoffroy Jarry en 1561. On peut y voir notamment des esclaves prisonniers entourant le blason de Toulouse, pour symboliser la puissance de la ville en tant que capitale de la province du Languedoc (titre officieux de plus en plus partagé avec Montpellier au fil des siècles, notamment à partir de 1730 dès lors que cette dernière ville récupéra le siège jusqu'alors tournant des Etats du Languedoc, Toulouse demeurant le siège du Parlement provincial) :
Sous les sculptures des prisonniers, la devise en latin dit ceci : HIC THEMIS DAT JURA CIVIBUS, APOLLO FLORES CAMOENIS, MINERVA PALMAS ARTIBUS, "Ici Thémis donne la loi aux citoyens, Apollon les fleurs aux poètes, Minerve les palmes aux artistes".
Cette façon de représenter des esclaves prisonniers pour symboliser la puissance nous vient d'Italie, mais ici Jarry s'est peut-être inspiré de ceux sculptés quelques années plus tôt par Jean Goujon sur l'aile de Pierre Lescot dans la cour carrée du Louvre (ci-dessous) :
Le reste de cette cour a été bâti entre 1602 et 1607 sur les plans de Pierre Souffron, une statue en marbre polychrome du roi Henri IV trône au-dessus du portail, elle est l'oeuvre de Thomas Hurtamat (ou Artamat, ou Heurtematte), 1607, et est protégée par un auvent de style mudejar peint en 1610 par Pierre Fournier :
Le contexte historique est important pour comprendre la présence de cette statue d'Henri IV dans une cour publique, fait d'autant plus rare en France qu'elle a été réalisée du vivant du roi. En effet à partir des années 1560 les guerres de religions entre catholiques et protestants avaient laissé le Languedoc déchiré, Toulouse étant une place forte catholique dans un environnement régional majoritairement protestant. La conversion au catholicisme du protestant Henri IV et son couronnement furent mal acceptés par les ultra catholiques, appelés "ligueurs", qui continuaient à contester son autorité, et son image restait mauvaise à Toulouse.
Parallèlement, désirant assurer leur postérité en construisant une galerie pour afficher leurs portraits et leur blasons, les capitouls confrontés à l'opposition du Parlement qui bloquait les crédits durent se tourner vers le roi pour faire autoriser leur entreprise. La royauté y vit là une occasion de réaliser un "coup de com'" comme on dirait aujourd'hui, et demanda en échange à ce que cette statue représentant Henri IV soit installée dans ce lieu stratégique de la capitale languedocienne, seule à bénéficier d'une telle campagne promotionnelle avec la capitale du royaume, Paris. Le roi y est campé en armure pour exalter sa puissance militaire et le poser en pacificateur et en protecteur de la chrétienté. Pour la royauté cette statue, ainsi que deux autres réalisées à Toulouse, avait pour but politique de restaurer son image auprès de la population.
Oublieuse de ces difficultés, mais bien dans la ligne de la légende dorée du "bon roi Henri", une inscription en latin fut plus tard ajoutée sous la statue. Elle proclame : « Vivant, le peuple entier l'aima. Il le pleura quand il lui fut enlevé. La postérité ne cessera de l'aimer d'un amour pieux. »
Voici un exemple des blasons de capitouls placés sur les galeries qui entourent la cour :
Le portail occidental de la cour, datant de 1678, est l'oeuvre de Pierre Jalbert et Jean Verdilhac. Il ouvre vers la place du Capitole et est coiffé de deux figures représentant dame Tholose portant une brebis et Pallas Athéna protégeant Toulouse, oeuvres du sculpteur Philibert Chaillon. Dame Tholose est une allégorie représentant à la fois la femme toulousaine ordinaire, la Belle Paule et Clémence Isaure :
Pour avoir osé lever sa bannière contre Richelieu, le puissant duc de Montmorency (gouverneur du Languedoc, cousin du roi) fut accusé de crime de lèse-majesté et décapité dans cette cour en présence du roi Louis XIII et de Richelieu en 1632. Il eut paraît-il cette phrase avant de mourir : "je ne sais pas chicaner ma vie". Quant à Louis XIII, qui voyait le peuple de Toulouse défiler sous ses fenêtres pour demander la grâce du duc, il s'exclama : "Ah ! Si je suivais les inclinations du peuple et des particuliers, je n'agirais pas en roi !":
Toutes les peintures des salles du Capitole datent de la fin du XIXème/début XXème. Elles sont l'oeuvre d'artistes liés à Toulouse, qui avait la chance à cette époque d'avoir engendré ou adopté plusieurs peintres reconnus, à tel point qu'on parlait alors "d'école toulousaine". Elles mettent en scène l'histoire de Toulouse telle qu'on la percevait à la fin du XIXème siècle.
Au bas de l'escalier d'honneur, cette peinture représente le comte Raymond VI de Toulouse confronté à son excommunication, laissé à la porte de l'Eglise. Le comte fut en fait excommunié puis pardonné plusieurs fois. Habile politique, il parvint longtemps à retarder ou à retourner les sanctions du Pape à son égard. Mais le catharisme faisait trop peur à l'Eglise de Rome et la volonté manifeste du comte de ne pas se mêler d'affaires religieuses lui valut de mourir excommunié. Au moment de sa mort, le clergé de Toulouse qui voulait s'assurer de sa dépouille pour être certain qu'il ne serait pas enterré selon les rites catholiques fut pris de vitesse par les chevaliers hospitaliers qui comptaient parmi les amis du comte. La vie du comte Raymond VI ne parle plus à nos contemporains, mais il n'en a pas toujours été ainsi. On trouve ainsi une représentation du comte peinte sur un plafond de la cour suprême du Minnesota (John La Farge, 1903) ! Il y est montré - excusez du peu - en compagnie de Socrate, Confucius et Moïse, chacun représentant un aspect de la loi. Raymond VI y représente pour sa part "The Adjustment of Conflicting Interests" (l'ajustement d'intérêts conflictuels), entre autres parce qu'il fut avant l'heure un défenseur du principe de la séparation de l'Eglise et de l'Etat :
La peinture ci-dessous représente la toute première session de l'Académie des Jeux floraux, la plus ancienne institution littéraire d'Europe. Elle portait jusqu'au début du XVIème siècle le nom de Consistori del Gay Saber (c'est à dire Consistoire du Gai Savoir). Créée par sept poètes en 1323 pour encourager la poésie (occitane, au début) et rappeler l'époque idéalisée des troubadours d'avant la conquête française, le vainqueur recevait une violette d'or. D'autres fleurs furent ensuite ajoutées à mesure que se développaient les concours. Bien plus tard Victor Hugo tirait fierté d'avoir été distingué par cette académie ; quant à Fabre d'Eglantine, il lui doit son nom.
La création du Consistoire du Gai Savoir fut suivie en 1356 par la rédaction d'un traité de grammaire et de rhétorique occitanes : Las Leys d'Amors (les lois de la langue). Il s'agissait notamment d'établir les critères linguistiques permettant de juger au mieux les oeuvres présentées aux concours. C'est l'avocat toulousain Gulhem Molinier qui se chargea de cette tâche. Aucune autre langue en Europe ne s'était alors dotée d'un tel système de codification, de ce fait les Leys parvinrent à une grande notoriété et influencèrent les poètes écrivant tout autant en catalan qu'en galicien ou en italien, pour lesquels ils servirent de référence.
Voir auteur
L'ancienne salle des mariages est décorée de peintures représentant l'Amour, oeuvre de Paul Gervais :
La salle Henri Martin possède de lumineuses toiles de ce grand peintre. Celle ci-dessous inspira Salvador Dali car on retrouve ces faucheurs et les jeunes filles dans l'arrière-plan de son tableau "Dionysos crachant l'image complète de Cadaquès sur le bout de la langue d'une femme gaudinienne à trois étages" (1958) : :
La salle des Illustres est inspirée de la Galerie Farnèse à Rome. On y trouve des représentations de divers fameux toulousains, d'évènements historiques ou d'allégories :
Cette peinture représente le Pape Urbain II entrant dans la ville en 1096 pour y prêcher la 1ère croisade. Le soldat qui guide son cheval incarne le comte de Toulouse, Raymond IV (aussi connu comme Raymond de St-Gilles). Raymond IV fut l'un des chefs de la croisade, et pas le moindre : une fois celle-ci menée à bien il était favori pour devenir Roi de Jérusalem, honneur qui semblait bien devoir lui revenir eu égard à sa constance et au fait qu'il commandait le plus gros parti militaire. Mais soit par choix personnel, soit que des intrigues politiques l'en écartèrent, il préféra finalement aller se tailler un fief du côté de Tripoli, au Liban :
Aux XIIème et XIIIème siècles le Catharisme s'implanta fortement dans la région, ce qui finit par inquiéter le pape qui lança la "Croisade des Albigeois". Le chef des croisés, Simon de Montfort, qui voulait devenir Comte de Toulouse à la place du Comte de Toulouse, périt écrasé par une pierre lancée par un trébuchet défendant la ville et manoeuvré par une femme, dit-on. Evénement qui est figuré sur ce tableau (si vous regardez bien vous verrez dans le fond la femme qui s'avance, en blanc, et la Mort dans le ciel prête à frapper le vil envahisseur). Mais cette victoire ne fit que retarder l'inéluctable : avant la fin du XIIIème siècle le catharisme était quasiment éradiqué et les terres des Comtes de Toulouse rattachées au Royaume de France.
Paule de Viguier (1518-1610) passait pour être la plus belle femme de son temps. On dit qu'à 15 ans elle fut chargée d'accueillir avec des vers et des compliments le roi François 1er qui visitait la ville, et qu'elle fit si forte impression sur le monarque qu'il lui donna le surnom de Belle Paule. On dit aussi que les capitouls, sous la pression populaire, l'obligeaient à paraître deux fois par semaine à son balcon pour contenter la foule de ses admirateurs. C'est cette scène qui fut représentée ici par Henri Rachou en 1882, bien qu'on puisse douter de la ressemblance avec le modèle puisqu'aucun portrait de la belle ne nous est parvenu (et on peut en douter d'autant plus qu'on sait qu'elle était blonde, sa famille étant d'origine normande). On dit enfin que Paule devint par la suite une véritable mécène pour les arts toulousains de la Renaissance, accueillant dans son hôtel poètes, écrivains et chanteurs... malheureusement pour la légende il semble bien que tout ce qu'on dit à son sujet soit faux. Il est vrai néanmoins qu'elle a joui de son vivant d'une certaine célébrité, le maréchal de Montmorency en faisait "une des merveilles de l'univers", elle aurait même inspiré le nom de plusieurs bateaux de guerre français sous l'appellation "Belle poule".
La salle du conseil municipal :
Derrière le Capitole demeure un bâtiment de l'ancien Capitole qui abrite aujourd'hui l'Office du tourisme, il s'agit d'une tour édifiée de 1525 à 1530, appelée de nos jours "le Donjon", qui accueillait autrefois les réunions privées des capitouls au rez-de-chaussée sous le nom de Petit consistoire, ainsi que les archives de la ville à l'étage où elles côtoyaient... les réserves de poudre ! On échappa sans doute de peu au pire : les 48 barils de poudre à canon ne furent déménagés qu'en 1624 dans le nouvel arsenal de l'hôtel de ville, or à peine trois ans plus tard la foudre s'abattait sur "le Donjon" et pénétrait dans la salle haute sans faire plus de dégâts que trois grands trous dans le toit. On peut imaginer qu'il en serait allé autrement si la poudre s'y était encore trouvée, il ne resterait alors probablement rien du donjon et de ses archives, dont les précieuses Annales manuscrites.
Eugène Viollet-le-Duc, qui restaura le Donjon entre 1873 et 1887, est parfois critiqué pour lui avoir redonné une toiture décrite comme peu en rapport avec la tradition constructive du Midi toulousain, cependant il faut exempter le célèbre architecte d'une partie au moins de ces critiques car le toit d'origine du cette tour était un haut toit d'ardoise à peine moins élevé que le toit actuel (avec un intermède de 1830 à 1873 pendant lequel la tour était coiffée d'une basse toiture de tuiles). La fertile créativité de Viollet-le-Duc n'y ajouta en somme "que" le beffroi flamand qui le couronne.
Sur une façade du donjon, dans un cadre de pierre disposé à la manière d'un temple antique dont les chapiteaux des colonnes mettent en ouvre la superposition des ordres dorique et ionique, les capitouls se présentent tels des consuls romains. Dans les cartouches de pierre il se trouvaient des blasons de capitouls martelés à la Révolution. En-dessous une inscription en latin est gravée dans la pierre : FIEBAT ANNO CHRISTIANAE SALUTIS MDXXV IDIBS NOVEBR NOBILIBUS PREINSIGNITIS CAPITOLINIS DECURIONIBUS, qui signifie "A été fait l'année du salut 1525, aux ides de novembre, par les nobles et très distingués décurions du Capitole". En se posant en "décurions" siégeant dans un "Capitole" les capitouls de la Renaissance espéraient mettre en avant une légitimité historique remontant à l'Antiquité et dépassant celle des rois de France, face à une administration royale et à un parlement qui tendaient de plus en plus à limiter leurs prérogatives. Cette prétention du capitoulat (institution créée en 1147) à voir dans la Palladia Tolosa romaine une légitimation de ses privilèges créait des liens idéalisés entre l'élite toulousaine et la Rome antique.
Dessin du donjon avant sa restauration par Viollet-le-Duc :
Lithographie du XIXème siècle du Petit Consistoire (plafond du XVIème siècle, cheminée du XVIIème siècle) :
Sur le toit du donjon a été placée en 1550 une des très belles réalisations de la Renaissance toulousaine (retirée en 1823, la toiture s'étant trop dégradée) : une statue en bronze (alors doré) de dame Tholose, représentation toulousaine de Minerve (alias Pallas-Athéna), oeuvre du sculpteur Jean Rancy et du fondeur Claude Pelhot. Toulouse profita là de la présence de son imposant arsenal (qui fabriquait armes, canons et cloches) pour réaliser la fonte de cette statue de grande taille, une première en France en dehors des ateliers du roi.
Nul, pas même en Italie, ne s'était alors risqué à une ouvre aussi dynamique, campée sur un seul appui (Jean de Bologne fit son Mercure volant plus de 15 ans plus tard). Avec cette oeuvre Rancy s'affirme comme étonnamment précoce, par la maîtrise du drap mouillé qui fera la force de Jean Goujon, par la science des gestes, des torsions et des multiples points de vision, principe qui sera théorisé par Cellini, ou encore par l'inédit élancement du corps.
Elle tenait une girouette dans sa main droite et s'appuyait de sa main gauche sur un écu aux armes de la ville. Sur l'écu étaient inscrites les lettres CPQT MDL, soit Capitulum Populusque Tolosanum 1550, "le capitoulat et le peuple de Toulouse" qui, à la manière du SPQR romain, renvoyait à Rome et à l'idée de République urbaine, les capitouls de la Palladia Tolosa se targuant de siéger au sein d'un Capitole (cf. Toulouse Renaissance, article de Pascal Julien).
En 1834 elle fut transformée en Victoire ailée, placée au sommet de la colonne Dupuy (où trône toujours une copie sous cette forme). Restaurée, elle peut aujourd'hui être admirée au musée des Augustins.
Pendant la guerre de 100 ans, Toulouse et le Languedoc furent un soutien essentiel et sans faille du royaume, en première ligne contre les menées expansionnistes anglaises venues d'Aquitaine puis dans la reconquête de celle-ci. En 1418 dans un contexte de controverse très difficile, le ralliement du Languedoc au futur roi Charles VII assura à ce dernier une base solide propre à lui assurer le trône en 1422 à la mort de son père (ce dernier, atteint de folie et sous influence du duc de Bourgogne, l'avait déshérité au profit de la dynastie anglaise des Plantagenêts).
Aussi Charles VII était-il tout disposé à accorder la faveur d'un parlement aux Etats de Languedoc lorsque ceux-ci le réclamèrent. D'autant que cette création répondait à un besoin : le sud de la France était une terre où l'on parlait la langue d'oc, et non la langue d'oïl comme dans le nord, et surtout il était régi par le droit romain écrit, alors que le nord du pays obéissait au droit coutumier oral des Francs. Tout cela faisait du Parlement de Paris une instance peu pratique pour rendre la justice (en appel) dans la France méridionale. A sa création le Parlement de Toulouse étendait son influence de l'Atlantique au Rhône et des Pyrénées au Massif central, soit bien au-delà des limites de la seule province de Languedoc.
Le Parlement de Toulouse fut donc créé en 1420, supprimé en 1428 suite à des intrigues du Parlement de Paris réuni à Poitiers (Paris était alors aux mains des Anglais), puis recréé en 1443.
Cour de justice royale, il était le sommet de la chaîne judiciaire du Midi de la France. Il avait compétence en dernier ressort sur les affaires judiciaires mais aussi économiques, politiques, administratives... Egalement chambre d'enregistrement des lois, aucune disposition légale ne pouvait s'appliquer dans le Midi sans avoir été enregistrée par le Parlement, il se mêlait donc d'un peu tout et défendait les intérêts du roi avec beaucoup de zèle, du moins à ses débuts car par la suite il devint plus rétif et s'autorisa parfois un droit de remontrance à l'égard du monarque ! Il dut être considéré comme une réussite car d'autres parlements provinciaux furent ensuite créés, en particulier le Parlement de Bordeaux en 1462 qui l'amputa d'une partie de son territoire à l'ouest. Il conserva toutefois une sorte de primauté de prestige sur les autres parlements de province plus tardifs, par exemple seuls les premiers présidents et présidents à mortier des parlements de Paris et Toulouse avaient le droit de se coiffer de leur toque de velours noir, ceux des autres parlements devaient se contenter de la porter à la main !
Voir la carte des parlements de France en 1789, ne pas oublier que certaines provinces comme la Provence, la Bretagne, et la plupart en fait des régions ayant eu un parlement en 1789, ont fait partie de la France assez tardivement comparativement au Languedoc. On peut constater que le ressort du Parlement de Toulouse débordait assez largement des frontières du Languedoc, notamment à l'ouest et au nord sur la Guyenne.
La création du Parlement eut fatalement pour conséquence la diminution de l'importance du capitoulat, puisqu'il concentrait désormais dans ses mains des pouvoirs auparavant dévolus aux consuls municipaux. Il était de tradition que chaque année les capitouls offrent des cadeaux aux présidents, conseillers, gens du roi ainsi qu'aux principaux avocats. Une véritable dépense pour la Ville quand on songe qu'à la fin du XVIème siècle le nombre des membres du Parlement s'élevait à plus de cent. Encore s'agissait-il là du sommet d'un monde judiciaire qui faisait vivre un Toulousain sur cinq (si l'on compte les familles et les domestiques).
Etre parlementaire ne faisait pas votre fortune - en fait il était même nécessaire d'être déjà riche au préalable puisqu'il fallait acheter sa charge au roi - mais c'était appartenir à une classe de noblesse de robe très prestigieuse : "ce second sénat du royaume" avait même écrit un chroniqueur du XVIème siècle (le premier étant le Parlement de Paris). Avec l'archevêque (du moins quand celui-ci résidait à Toulouse, ce qui n'était pas toujours le cas à certaines époques), le Premier président était considéré comme la personne la plus importante de la ville et marchait à l'avant de toutes les processions en ville, et la rentrée parlementaire était chaque année un événement à Toulouse. Elle se tenait tous les 11 novembre, à la saint-Martin, y assistaient en grande tenue les ducs et pairs, les gouverneurs de la province, les prélats, évêques et vicaires, les trésoriers généraux... et bien d'autres dont les capitouls.
La ville conserve encore des témoignages du faste des parlementaires sous la forme d'un grand nombre d'hôtels particuliers, ceux-ci forment d'ailleurs à Toulouse l'essentiel de la collection de ces demeures privées de grand style.
Quant au Parlement de Toulouse lui-même, remplacé à la Révolution par le Palais de Justice, bien que les bâtiments actuels datent surtout des XIXème, XXème et XXIème siècles il en reste tout de même quelques vestiges intéressants.
Cette sculpture faite dans la brique est intéressante car elle dément les propos que j'ai tenus dans la rubrique "la brique toulousaine" en avançant que celle-ci ne se sculptait pas comme la pierre... Il s'agit cependant d'une exception que l'on doit à Jacques-Jean Esquié (deuxième moitié du XIXème siècle). Elle permet de comprendre pourquoi la sculpture de la brique ne fut guère pratiquée : les têtes de lion sont difficiles à distinguer et par conséquent peu spectaculaires, à l'inverse du livre et de l'épée dont les formes plus simples ressortent bien. Voilà pourquoi on fait la distinction, peut-être un peu arbitraire, entre la taille et la sculpture pour la brique (il y a également le fait que la taille était du ressort des maçons et non des sculpteurs).
Les arcs brisés du XVème siècle de la grand'chambre ont été mis en valeur dans le hall d'accueil :
L'intérieur de la grand'chambre et son plafond à caissons (XVème siècle mais refaite vers 1830). On y trouve un obélisque commémorant le rétablissement des parlements en 1775 par Louis XVI après leur suspension par le chancelier Maupéou :
Des sondages ont révélé que sur les caissons les peintures originelles du XVème siècle sont toujours en bon état sous le décor actuel, elles représentent des animaux fantastiques, des salamandres, des portraits... peut-être un jour aura-t-on la chance de les voir à nouveau ? :
Une partie du mur d'enceinte médiéval auquel était adossé le Parlement a été conservée dans le hall :
Dans la crypte archéologique se trouvent les fondations du Château narbonnais, résidence des comtes de Toulouse depuis 1155. Comme les comtes rendaient la justice en leur château, on peut donc établir que ce lieu sert à ce même usage depuis le XIIème siècle au moins. On trouve aussi dans cette crypte les fondations de la Porte narbonnaise, vestiges de la ville romaine :
Au moins deux autres chambres du XVIIème siècle ont un intérêt historique : le salon doré (entre 1632 et 1653) et le salon d'Hercule (1691), qui valent par leurs remarquables plafonds à caissons sculptés. Je n'en ai pas de photos personnelles car elles sont fermées au public mais on peut les admirer, ainsi que d'autres salles patrimoniales, dans une très intéressante visite guidée menée par Jean-Louis Bec : lien (film de 9 minutes du Ministère de la Justice).
Je mets ici quelques copies d'écran tirées de ce petit film pour ceux d'entre-vous qui n'auraient pas le temps de le regarder (ce qui serait dommage) :
Le plafond du salon doré :
Le plafond du salon d'Hercule :