Parmi les grands couvents des ordres mendiants de Toulouse, les Jacobins et les Augustins ont eu la chance de parvenir jusqu'à notre époque. Ce n'est malheureusement pas le cas du couvent des Carmes, dont il ne reste rien, ni du couvent des Cordeliers dont quelques vestiges sont toutefois encore visibles.
Le couvent des Cordeliers (c'est ainsi qu'on nommait les franciscains en France) était véritablement l'égal du couvent des Jacobins : même époque de construction, même style gothique languedocien, mêmes vastes dimensions, la différence la plus visible était l'absence de la colonnade qui sépare les Jacobins en deux nefs. Avant la Révolution ce couvent était un point de passage obligé pour tout touriste visitant la ville, notamment pour son caveau qui conservait si bien les cadavres que les moines le faisaient visiter à qui en faisait la demande.
Sur le fronton de l'église était écrit en latin : "Ce monument durera jusqu'à ce que la fourmi épuise, en buvant, les flots de la mer et que la tortue parcoure le monde entier".
Et pourtant en 1871, occupée par l'armée qui en avait fait un magasin à fourrage, l'église prit feu, sa voûte fut détruite par l'incendie et ses murs durent être abattus 2 ans plus tard.
De ce magnifique ensemble il ne reste que le clocher, une partie du portail, la salle capitulaire et la sacristie. On peut se faire une idée de ce que qu'était le portail des Cordeliers en admirant celui de l'église Notre-Dame du Taur, quasiment identique.
Le clocher et le portail :
La montée du clocher commence par un escalier en vis étroit, plus étroit que ceux des tours d'escalier dites "capitulaires" des hôtels particuliers.
La montée se poursuit ensuite par un escalier en bois qui permet d'accéder au sommet du clocher.
Au 15 rue des Lois, la salle capitulaire appartient maintenant à l'Université de Toulouse, elle peut accueillir des concerts et des expositions :
Détail d'une clef de voûte (saint François prêchant aux oiseaux) :
Vue du jardin de la Banque de France, la façade occidentale du bâtiment qui abrite notamment la salle capitulaire :
Quelques photos de la sacristie (13 rue des lois), qui nous réserve de belles petites surprises du XIIIème siècle :
Enfin en cadeau quelques vues de Toulouse depuis le clocher :