Chaque église de Toulouse, bien qu'ayant la brique comme dénominateur commun, est différente de ses semblables. Chacune a ses particularités et démontre que la brique se prête à d'infinies variations architecturales.
Cette église du XIVème siècle aurait été bâtie à l'endroit où le corps de Saint Saturnin se serait détaché du taureau qui le traînait, plus de 1000 ans plus tôt. Le gothique languedocien n'a pas concerné que les cathédrales ou les grands couvents, pour les églises plus modestes a été développé le concept de clocher-mur dont l'église Notre-Dame du Taur a été un prototype. On peut en voir de nombreux exemples dans la région.
Fresques du XIVème siècle, la généalogie de Jacob :
Fresque du XIXème siècle de Bernard Bénézet narrant le martyre de Saint Saturnin au temps de la Tolosa romaine :
Le clocher-mur de style gothique languedocien et ses arcs en mitre est un bon exemple de ce que la brique autorise comme architecture décorative :
Cette église est l'ancienne chapelle des pénitents bleus de Toulouse, une compagnie qui comptait des hommes puissants dans ses rangs, jusqu'au roi Louis XIII alors en lutte contre le protestantisme dans la région. De ce fait elle eut les moyens de faire appel aux meilleurs artistes de Toulouse pour décorer la chapelle. Son décor baroque doit beaucoup au talent de Marc Arcis, sculpteur du roi Louis XIV.
Cette église du début du XVIIème siècle fut bâtie par les moines chartreux réfugiés à Toulouse lorsqu'ils furent chassés de la chartreuse de Saïx (Tarn) par les protestants pendant les guerres de Religion (à la fin du XVIème siècle). L'église est séparée en deux par un maître-autel monumental, construit avec diverses espèces de marbres (dont de nombreux marbres pyrénéens) selon un dessin de François Cammas (le fils de l'architecte de la façade du Capitole) et surmonté d'une sculpture considérée comme un chef d'oeuvre : les anges couronnant le Saint Sacrement, de François Lucas (l'auteur de la monumentale sculpture des Ponts-Jumeaux).
Des bas-reliefs en stuc très décoratifs (faits vers 1780) ornent l'intérieur, ainsi que des stalles sculptées du XVIIème siècle. Enfin cette église réserve une dernière belle surprise : la chapelle Sainte-Croix et ses sculptures sur bois remarquables réalisées au XVIIème siècle par Arthus Legoust.
Le portail d'entrée fut sculpté en 1613 par Antoine Bachelier, fils du fameux Nicolas Bachelier, et par Gustave Blanc (les 3 statues du Christ, St Pierre et St Bruno sont modernes par contre) :
Les deux superbes anges, en marbre de Carrare, de François Lucas (1785) pèsent 4 tonnes :
Il s'agit de l'ancien orgue du couvent des Jacobins :
L'ancien cloître du couvent des Chartreux agrémente maintenant l'Université Toulouse Capitole dont il est devenu la propriété :
Cette très vieille église a tenu une place particulière dans l'histoire de Toulouse : C'est ici que les comtes réunissaient la population de la ville. Le comte Raymond V y reconnut en 1189 les privilèges des capitouls. Raymond VI en 1195, et Raymond VII en 1222, firent de même. En 1286, les Coutumes de la ville y furent officiellement promulguées.
Sur les vestiges d'une église du IVème ou Vème siècle, l'église a été rebâtie aux XIème et XIIème siècles, puis agrandie au XIIIème siècle.
A la Renaissance (1558), sont réalisées des peintures représentant des prophètes et des patriarches de l'Ancien Testament.
L'église est de nos jours un auditorium pour le conservatoire de musique :
Peintures de la Renaissance représentant des prophètes et des patriarches :
Construite au XVème siècle, l'église de la Dalbade doit son nom à l'église qui la précédait et qui était recouverte d'un enduit blanc : dealbata, la blanche.
Elle est surtout connue pour son ancien clocher, décoré par Nicolas Bachelier en 1551, le plus haut de la ville, qui s'effondra en 1926 du haut de ses 91 mètres et ne fut jamais reconstruit.
En 1878, Gaston virebent orna son tympan jusqu'alors vide d'une très belle reproduction en céramique du Couronnement de la Vierge de Fra Angelico (voir aussi la rubrique "Les décors en terre cuite") :
L'ancien clocher qui s'écroula en 1926, tuant deux boulangers :
Le nouveau clocher tronqué :
Le portail Renaissance de la Dalbade fut réalisé par le tailleur de pierre Michel Colin. Dans la partie inférieure (1537-1539) il s'inspire du Val de Loire. Changement de style dans la partie supérieure à partir de 1540, l'ordre d'architecture fait son apparition et les chapiteaux classiques supplantent les chapiteaux composés et à figures qui caractérisaient l'art de la première Renaissance.
Au-dessus du portail figure l'inscription suivante dans un bandeau : Chrestien si mon amour est en ton coeur ne diffère en passant de me dire un ave.
Construite par les Jésuites entre 1854 et 1861, l'église est surtout réputée pour ses vitraux de Louis-Victor Gesta (sur des dessins de Bernard Bénézet) et pour son orgue Cavaillé-Coll de 1864.
Construite sur la rive gauche, un quartier souvent ravagé par les inondations, l'église porte sans surprise le nom de Saint-Nicolas, protecteur de "ceux qui vont par eaux et craignent naufrage". Datée de l'an 1300, elle est de style gothique languedocien et son clocher rappelle celui de Saint-Sernin.
La décoration intérieure a été faite par les artistes toulousains Despax (retable, 18ème siècle) plus connu pour avoir travaillé sur la chapelle des Carmélites, et Bénézet (peintures murales, 19ème siècle). Une chapelle a conservé des fresques du 16ème siècle.
Les fresques du 16ème siècle dans une chapelle latérale :
Cette chapelle gothique fut bâtie aux XVème et XVIème siècles. Sur le maître-autel, un retable en bois doré encadre une annonciation du XVIIe siècle.
Eglise de style baroque, elle fut bâtie en 1620 par les Carmes déchaussés.
Le portail qui alterne brique et pierre est surmonté d'une superbe sculpture de Gervais Drouet (17ème siècle) : Saint Joseph et l'enfant Jésus :
Le cloître de l'ancien couvent a été couvert et forme maintenant le hall d'entrée du Muséum d'histoire naturelle :